"Soleil plouc", nouveau livre de Laurent Bouisset aux éditions du Pédalo ivre
50 poèmes dans ce nouveau recueil publié aux éditions lyonnaises Le pédalo ivre, dans une collection dirigée par l'écrivain et éditeur Frédérick Houdaer. On peut commander cet ouvrage en cliquant ici.
Images d'Anabel Serna Montoya, l'illustratrice des recueils
Textes + Voix : Laurent Bouisset
Partenaire audio : Radio Galère - FM 88,4 Mhz Marseille
Quelques nouvelles oeuvres de
Laurent Bouisset
Cliquez sur les images pour écouter les extraits
la Compagnie Eve Levasseur présente
"Poète, tes papiers !"
Un poème
Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie
les mots il suffit qu’on les aime
pour écrire un poème
on ne sait pas toujours ce qu’on dit
lorsque naît la poésie
faut ensuite rechercher le thème
pour intituler le poème
mais d’autres fois on pleure on rit
en écrivant la poésie
ça a toujours kekchose d’extrême
un poème.
Raymond Queneau
... Ah oui !
ça a toujours kekchose
d’extrême un poème !
Pour commander le livre :
12 X 15 cms - 86 pages
10 € port compris à l'ordre de l'association Le Citron Gare,
12 rue de l'Abbaye, 57000 Metz
ISBN 978-9543831-6-3
Quand j'ai écrit à propos d'Edith Azam que la poésie contemporaine criait, je pensais aussi au jeune poète Laurent Bouisset, dont le premier recueil rassemble des poèmes écrits durant 10 ans . Il nous offre à lire un florilège de ce qu'il est fondamentalement : un être révolté.
Révolte certes, et en même temps désespérance profonde.
Laurent Bouisset observe aux aguets, tout au long de ses voyages au long cours. Il voit, là où d'autres passent blasés. On pense tout de suite à Neruda et à son engagement auprès des "damnés de la terre" du Chant général.
Une poésie souvent tournée vers les autres mais qui interroge aussi notre devenir à nous les nantis, avec une lucidité implacable..
La forme est actuelle, en prise avec le langage parlé de la jeunesse. Rien n'est travesti, rien n'est celé : les mots sont forts, choisis, justes, à la recherche du dire, comme un effort désespéré pour tendre des ponts, tisser des liens, rompre le silence...
Il y a dans ces vers des fulgurances. Quand je parle de fulgurances, je pense évidemment à la lumière qui en surgit mais aussi à la violence du feu qui brûle... Et il y a du feu chez ce jeune homme hypersensible, lanceur d'alerte en désespoir...
Une voix nouvelle, une voix neuve qui émerge, un cri jeté au monde et à son indifférence mortifère ... un poète à découvrir et à aimer.
Jeanine Gran Riquelme (Cendre et braise)
Avec Dévore l’'attente, le ton est donné, l’auteur a les crocs, il a faim, il en veut. Il exulte, ressent et aspire le monde par tous les pores, autant qu’il en recrache venin et sueur. Il en veut le poète et il en veut aussi à ceux qui commettent l’indifférence.
Comment ils font pour faire ?
Comment ils actionnent, eux ?
Et ils actionnent quoi ? Du chiffre
encore ? Et du numéralisable ?
Alors il balance, il crache, il tempête, il fait claquer les mots, la rage, va se perdre pour mieux se retrouver, entre banlieue lyonnaise, Guyane et Guatemala, entre Mostar, Mexique et Marseille. Il fonce vers le suicide de son je-cage.
Dévore l’attente, c’est de l’impatience brute, des poèmes en désordre chronologique rassemblant une bonne dizaine d’années de vie, soulignés par de belles photos en noir et blanc et des peintures d’Anabel Serna Montoya, une énergie difficile à contenir, même les mots n’y suffisent pas, M’emmerdent les mots ! Je jette la feuille ! Explose mon Bic !, le cri peut-être mais alors quelle solitude car crier c’est tout seul…
L’énergie du poète là elle est physique, adolescente au meilleur sens du terme, elle a les yeux trop ouverts pour ne pas voir, elle grimpe aussi haut qu’elle dégringole aussi vite, le spleen et l’idéal, toute en pulsions, répulsions, impulsions, alors elle cherche un exutoire, écrire comme crier, ou partir dribbler, ou partir tout court, loin, très loin et là l’énergie elle trouve des combats à mener. Car partout et surtout loin, il y a la beauté mais aussi l’injustice, la misère, la violence… et un monumental sentiment d’impuissance. Ce choc que tout voyageur ne peut éviter, le vrai voyageur, à nu.
On voudrait le foutre à poil le monde et puis on réalise à quel point il est déjà nu et si maigre par endroit, on lui voit les os et le cœur aussi, qui bat boum boum jusqu’à exploser et on ne peut l’oublier cette explosion là, bien loin des tympans du Paris chic qui au passage en prend plein la gueule dans un long poème nommé La explosión del fruto gigantesco.
Dévore l’attente ne fait pas dans la dentelle, c’est un peu oui, l’explosion d’un fruit gigantesque presque trop mûr et ça gicle de partout, férocement, mais la vie dans laquelle on a beau mordre, persiste à demeurer intacte, alors
Accroupis face à l’œuf intact
À l’âge mûr
Nous rêvons sidérés l’éclat
D’un hiver lent.
Mais nulle résignation cependant chez Laurent Bouisset, il ne lâche rien, les crocs bien plantés dans la chair du vivre, Il ne partage pas ce défaut d’enthousiasme, dit il dans un poème nommé Coltrane et on y croit volontiers.
Ah si le monde pouvait n’être qu’un grand festin sans barbelés
Cathy Garcia (Nouveaux Délits)
FUEGO DEL FUEGO :
" QUAND VIENT LA LIGNE, C'EST QU'IL FAUT TORDRE "
- Enfin nu le silence : design sonore de Fabien de Chavanes.
- "Barlande" : de Pedro Soler et Gaspar Claus.
- Photo : Anabel Serna Montoya
sortie
Laurent BOUISSET
CABARET REALPOETIK